Cette thématique a réuni une quarantaine de personnes à la Maison du Lait le 13 juin dernier. Le RMT Fromages de Terroirs a présenté aux ODG les résultats du stage de fin d’étude de Marc Bissey sur le rapport entretenu par les AOP à l’autonomie alimentaire et fourragère. Une typologie des AOP basée sur les critères d’inscription de l’autonomie au cahier des charges a été établi ainsi qu’une analyse sociologique des discours de justification de ces critères. Même si les AOP adaptent les critères à leur territoire, le discours sur l’autonomie alimentaire et fourragère est commun entre toutes. Des temps en atelier ont été fortement appréciés pour découvrir plus concrètement certaines initiatives déployées dans les territoires : mobilisation des éleveurs en Tomes des Bauges sur des conduites prairiales respectueuses de la biodiversité … et des résultats économiques ; collaboration entre céréaliers et éleveurs en Chavignol pour la production de luzerne ; Accompagnement à la réflexion du collectif Mothais-sur-Feuille sur les critères d’autonomie alimentaire.
L’après-midi a permis de faire partager les expériences de différentes filières en termes de démarches environnementales. En Savoie et Franche-Comté, deux stagiaires ont conduit des diagnostics Cap2ER afin d’évaluer l’empreinte carbone des exploitations laitières de ces AOP. Un des résultats marquants est l’impact du stockage carbone des prairies : sa prise en compte est déterminante de l’empreinte globale d’une exploitation. Un temps qui a permis d’affirmer la nécessité d’être impliqué dans la démarche nationale ferme laitière bas carbone tout en faisant valoir les limites de l’outil pour des fermes impliquées en AOP. Au sein de l’URFAC, l’outil Biotex a été déployé dans plusieurs fruitières afin de sensibiliser les agriculteurs, mais aussi la société civile, au lien entre biodiversité et pratiques agricoles. Une manière originale d’établir le dialogue entre différents acteurs du territoire. Puis, le sujet de l’agroécologie a été abordé afin de rappeler les fondamentaux de cette discipline. Les AOP laitières ont tout intérêt à s’approprier ce concept pour faire valoir leurs pratiques et progresser de manière cohérente avec leurs systèmes. Enfin, la journée s’est clôturée par la restitution de l’expertise scientifique collective de l’INRA sur les biens, services et rôles de l’élevage en Europe. Avec beaucoup de pédagogie, M. Vollet (IRSTEA) a montré comment on pouvait représenter à l’échelle d’un territoire les bouquets de service d’une filière : marché, emplois, intrants, environnement et patrimoine. La « grange » permet de visualiser les enjeux spécifiques d’une filière et de se rappeler qu’une vision systémique enrichit.